Un Témoignage du passé : LA CHAPELLE DES TEMPLIERS

Le gros oeuvre de l’édifice en prouve l’origine carolingienne : murs plus épais à la base posés directement sur le sol, une seule porte en façade, deux fenêtres au nord et une au sud.

Au cours du XIIe siècle, les Templiers remanièrent cette antique chapelle pour en faire l’église de leur commanderie. C’est ainsi que la voûte de bois primitive fut soutenue par de gros contreforts et qu’une porte fut agencée dans la façade. Les trois voussures qui encadrent cette porte méritent l’attention du visiteur. En effet la voussure du bas n’est pas dans l’axe des deux autres. Certains y ont vu un symbole ésotérique. Des arbalètes  gravées dans la pierre de chaque côté de cette entrée sont un témoignage incontestable de cette présence des Templiers. Une niche surplombant la porte recevait la statue de saint Jean-Baptiste, titulaire de la chapelle.

Au sud, une petite fenêtre éclairait l’autel et deux portes, dont l’une avait été agrandie afin de permettre le passage des charretées de foin… (l’église a servi d’écurie jusqu’en 1910). Au nord, le mur est légèrement dévié vers la gauche. Dans celui-ci, deux fenêtres en forme d’ogive ont été percées. Elles sont moins larges que les ouvertures primitives. Celle qui est la plus proche est simplement encadrée de pierres de Nozay. La seconde possède un curieux trilobe qui ferme l’ogive, peut-être est-ce une réminiscence de l’arabe ; le tout est surmonté d’un cadre qui supportait soit un sceau, soit une image. Le fond de la chapelle a été reculé entre les deux contreforts. L’autel est dominé par une fenêtre murée de quatre mètres de hauteur sur deux mètres de hauteur sur deux mètres de largeur.

On remarquera également le cadre d’un enfeu. Formé de trois moulures arrondies, ce cadre est surmonté d’un écusson portant trois fleurs de lys. Ici aurait été enterré un descendant de Saint-Louis, Louis de Bourbon, comte de Vendôme, aïeul de Henri IV ; il épousera Jeanne de Laval qui lui apporta en dot les seigneuries de Châteaubriant et de Saint-Aubin. Louis mourut en 1443, sa veuve en 1468.

La charpente, entièrement taillée à la hache, fait l’admiration des visiteurs. Elle comprend vingt-huit arcs de bois d’une belle facture. Au fond du sanctuaire, l’autel était surélevé de quelques marches. Les deux petites niches qui le surplombent ont une originalité : l’intérieur, au lieu d’être arrondi, est formé de deux pans coupés.

Tout l’édifice souffrit de modifications utilitaires. En effet, après la disparition des Templiers, au XIVsiècle, cette chapelle fut attribuée par François II, duc de Bretagne, au curé de Saint Aubin.

Elle fut restaurée il y a quelques années par la commune de Saint-Aubin pour sauvegarder ce patrimoine historique et artistique de la commune et du pays de Châteaubriant.