Origine et histoire de nom de Saint-Aubin des Châteaux

La première fois où la commune de Saint-Aubin des Châteaux est citée dans un acte officiel remonte à l’année 1183 à l’occasion de la dédicace de l’Abbaye de Melleray. Bonabes de Rougé fait don, ce jour-là, des dîmes qu’il perçoit à SAINT-AUBIN DES CHÂTEAUX.

Cet acte est traduit comme suit :

« Moi, Robert, évêque de l’Eglise de Nantes, j’ai estimé qu’il était bon de faire savoir à tous, présents et à venir, que, lorsque, moi et Guethenocus, évêque de l’Eglise de Vannes, sommes venus pour la dédicace de l’église de Melleray, le 7 des ides d’août, Bonabes de Rougé – pour le salut de l’âme de son fils Esguare qui repose en ce lieu – donna et concéda entièrement aux religieux dudit lieu toutes les dîmes de Saint-Aubin des Châteaux qui étaient en sa possession – son fils Geoffroy étant présent et consentant à ce don. Aussi, nous, afin que ceci fût ratifié, nous avons voulu lui donner force par l’apposition de notre sceau. Ceci fut fait l’an de l’Incarnation du Seigneur 1183 ».

QUI ETAIT SAINT-AUBIN ?
Le nom d’Aubin, tout d’abord, est une forme dérivée d’Albin, elle-même tirée du latin : Albinus qui veut dire Blanc.

Aubin est né en 469, près de LANGUIDIC (à 8 kms d’HENNEBONT), dans le diocèse de Vannes, au pays des Vénètes ». Sa famille était puissante, romaine d’origine pensent certains historiens.

Très jeune, Albin ou disons Aubin se consacra à la vie religieuse. Son intelligence, sa piété, furent reconnus de ses frères qui l’élirent Abbé en 504.

Après le décès d’Adulphe, onzième évêque d’Angers, les fidèles de cette ville élirent Saint-Aubin comme leur évêque. Saint-Aubin accepta cette charge en 529 : il avait 60 ans. Il sera à la tête de l’Evêché de l’actuel Maine et Loire pendant 21 ans. Saint-Aubin fut très lié avec Saint-Melaine, évêque de Rennes, un des plus grands prélats de son époque, né lui aussi dans le diocèse de Vannes en 442 ou 456. Il n’est donc pas exclu que notre commune vit le passage de Saint-Aubin puisqu’elle est sur la route de Rennes à Angers et qu’elle lui doive bien son nom.

La légende de la « Butte Saint-Melaine » (Connelais) et celle faisant d’un différend entre moines et seigneurs pour construire la première église sur cette élévation ou sur celle du Tertre, signifient bien les influences réciproques des deux Saints chez nous.

Le Saint Evêque mourut le 1er mars 550 et fut enterré tout d’abord dans l’Eglise Saint-Pierre d’Angers, puis à Notre-Dame du Verger le 30 juin 556. La fête de Saint-Aubin est fixée au 1er mars ou au 1er juillet, dans certaines paroisses, en souvenir de cette translation de son corps du 30 juin.

Le culte de Saint-Aubin se développa très rapidement ; les interventions miraculeuses qui lui sont attribuées sont nombreuses. Un abbaye Bénédictine porta son nom ; elle fut très importante, d’un grand renom et dura jusqu’en 1788. Ses ruines seraient situées dans l’actuel préau de la Préfecture d’Angers.

Nombreuses furent les églises dédiées à Saint-Aubin (73 communes portent son nom !)

A l’époque de Saint-Aubin, les moines voyageaient beaucoup et, rien n’interdit de croire qu’il passa par la vallée de la Chère pour aller voir son ami Melaine ; rien n’interdit également de penser que nous fûmes évangélisés à cette époque, ou plus tard, par un ou des moines qui le vénéraient ou venaient du monastère d’Angers. Laissons ces éventualités au plaisir de l’imagination. Quoi qu’il en soit, notre patron fut un grand Saint.

« DES CHÂTEAUX » : POURQUOI ?
Pourquoi notre Commune est-elle appelée ainsi dès 1050 peut-être, en 1183 sûrement ?

Ce nom étonne et bien souvent, il nous faut répondre qu’il n’y a pas, à Saint-Aubin, plus de « Châteaux » qu’ailleurs, mais que l’origine du mot vient de la raison d’être elle-même de notre commune.

Une voie romaine passait à Saint-Aubin, cela est un fait certain. Il est normal et vraisemblable de penser que les romains, qui occupèrent la Gaule de – 50 (César) à + 450 (Aetius) environ, profitèrent du relief, des positions dominantes de l’emplacement du Bourg, de la Connelais, du Perray, etc… pour y bâtir des petits fortins, des bastions de surveillance », nommés à tort plus tard « Châteaux ».